Fondée en 1831, la paroisse de Saint-David tient son nom de la rivière qui la traverse. Celle-ci aurait été nommée par un certain Jacques David qui aurait été chasseur et trappeur sur ce territoire à la fin du 17e siècle.
La municipalité de Saint-David est un détachement des seigneuries Bourg-Marie de l'Est et De Guire qui comprenaient une large bande de terre qui allait de la rivière Saint-François à la rivière Yamaska. Ce vaste territoire allait être à l'origine des municipalités de Saint-David, Saint-Pie-de-Guire et d'une partie de Saint-Gérard-Majella et de Saint-Guillaume.
En 1808, Josias Würtele, un riche marchand originaire d'Allemagne et marié à Sarah Andrew, achète ces deux seigneuries. La colonisation était déjà entreprise depuis plusieurs années, mais elle a connu un réel essor avec l'arrivée du Seigneur Würtele. Dès 1811, l'arpentage est terminé et, en 1818, son manoir et son moulin banal sont construits sur la rivière David tout juste en amont de l'actuel cœur du village.
Afin d’attirer des colons sur ses terres, il ajoute tous les éléments constituants d'un village québécois traditionnel. On vit ainsi apparaître les rangs, les traverses, les ponts, les moulins, les petits commerces, l'église, le presbytère et le cimetière. La plupart de ces témoins de notre histoire sont aujourd’hui disparus.
Il est demeuré dans son manoir de Saint-David de 1818 jusqu’à sa mort en 1830. Il est inhumé dans le cimetière de Cedar Point Cemetery qu’il avait préparé pour lui et sa famille, sur la côte de la rivière David.
C’est son fils aîné, Jonathan, qui a hérité de la seigneurie. Celui-ci a été l’artisan de la paroisse de Saint-David. Le Seigneur Jonathan Würtele a lui aussi été inhumé dans le cimetière familial en 1853.
Religion
Le 16 septembre 1831, Monseigneur Bernard Claude Panet, évêque de Québec confirme la création de la paroisse par l'érection canonique de celle-ci.
Bernard Claude Panet, par la miséricorde de Dieu et la grâce du St-Siège, Évêque catholique de Québec, à tous ceux que les présentes verront savoir faisons, que vu la requête en date du 8 février dernier, au nom et de la part des tenanciers des fiefs, ou seigneuries de Guire et Bourg-Marie de l’Est, comté d’Yamaska, district des Trois-Rivières, demandant l’érection d’une paroisse dans les dits fiefs ou seigneuries, pour les raisons y annoncées.
Notre commission, en date du 18 du même mois, chargeant M. J. Bte Kelly, prêtre curé de St-Pierre de Sorel, de se transporter sur le lieux, après avertissement préalable de vérifier les énoncés de la requête susmentionnée, et d’en dresser un procès-verbal de commodo et incommodo, vu aussi les certificats signés, Benjamin Thérien et Edouard Courchènes, d’une annonce faite le 21 août dernier, aux habitants réunis pour le Service divin, aux églises de St-Michel d’Yamaska et de St-François-du-Lac, et celui signé Benjamin Thérien, par lequel, il appert que pareille annonce, a été affichée pendant deux jours, à la porte du moulin banal de la seigneurie de Guire, pour le mardi suivant, à dix heures du matin, auprès du moulin de Johathan Würtele, écuyer, et enfin le procès-verbal, de commodo et incommodo, du dit M. J. Bte Kelly, constatant et vérifiant dans toutes les parties, les faits énoncés dans la requête sus datée : En conséquence nous avons érigé et érigeons par les présentes en titre de cure et de paroisse, sous l’invocation de St-David, archevêque, dont la fête se célèbre le 1er mars, les susdits fiefs, ou seigneuries de Guire et Bourg-Marie de l’Est, comprenant une étendue de territoire d’environ dix milles et demi de front, sur environ huit de profondeur, borné au sud-est au Township d’Upton, vers le sud-ouest au fief St-Charles, vers l’ouest à la rivière Yamaska, vers le nord, partie à la seigneurie d’Yamaska, partie à la seigneurie de St-François et partie à la seigneurie de Pierreville, depuis la dite rivière Yamaska jusqu’à celle de St-François, vers l’est à la dite rivière St-François, pour être la dire cure et paroisse de St-David de Guire, entièrement sous notre juridiction spirituelle, à la charge par les curés, ou desservants, qui y seront établis par nous ou par nos successeurs, de se conformer en tout, aux règles de discipline ecclésiastique en usage dans ce diocèse, spécialement, d’administrer les sacrements, la parole de Dieu, et les autres secours de la religion aux fidèles de la paroisse, enjoignant ceux-ci de payer aux dits curés, ou desservants, les deniers et obligations tels qu’usités et autorisés dans ce diocèse, et de leur porter respect et obéissance dans toutes les choses qui appartiennent à la religion et qui intéressent le salut éternel.
Mais comme le présent décret est purement ecclésiastique et ne peut avoir d’effets civils qu’en autant qu’il sera revêtu de lettres patentes de sa Majesté; Nous recommandons très positivement aux nouveaux paroissiens de la paroisse de Guire qu’ils aient à se pourvoir à cet effet, auprès de Son Excellence, le gouverneur de cette province.
Donné à Québec, sous notre Seing, le Sceau de Nos Armes et le contre Seing de notre secrétaire,
Le seize septembre mil huit cent trente un.
Signé Bernard Claude, Évêque catholique de Québec,
Par Mgr. C. F. Cazeau, ptre, secrétaire.
En 1833, le Seigneur Würtele donne un terrain pour y ériger la première chapelle qui servira également de salle de réunion et de logement pour le curé. Cette chapelle était située sur l’actuelle rue Principale qui s’appelait à l’époque Saint-Nicolas. Les paroissiens ressentant rapidement le besoin de construire une église, celle-ci sera mise en chantier en 1838 sur un terrain donné, encore une fois, par le Seigneur Würtele. L'église a été bénite le 18 novembre 1840. En 1885, devant la détérioration du mur frontal, on décida de démolir la façade, incluant les clochers, et de reconstruire le tout pour lui donner l'aspect qu'on lui connaît aujourd'hui.
En 1888, la Paroisse procède à l'achat d'un orgue Casavant qui sera le 20e fabriqué par la maison Casavant Frères de Saint-Hyacinthe.
Évolution
La municipalité de paroisse de Saint-David-de-Guire a été fondée officiellement le 1er septembre 1845. Cette municipalité a été abolie le 1er septembre 1847, comme la plupart des municipalités du Québec pour former des municipalités de comté.
La municipalité de paroisse de Saint-David a été rétablie le 1er juillet 1855. Celle-ci a été amputée à maintes reprises d'une partie de son territoire au profit des paroisses environnantes : le 14 juin 1866 pour créer la municipalité de Saint-Pie-de-Guire, le 23 mai 1896 pour agrandir la paroisse de Saint-Guillaume et le 2 mars 1907 pour créer la paroisse de Saint-Gérard. Le 5 septembre 1914, ce fut le tour de la municipalité de Saint-Michel-d'Yamaska de donner une partie de son territoire à la municipalité de Saint-David.
Éducation
L’établissement d’un système d’éducation à Saint-David est marqué par moult péripéties. Bien avant la création de la paroisse, les colons avaient déjà commencé à s’occuper de l’instruction de leurs enfants.
En 1841, arrive la loi scolaire, qui donne aux catholiques comme aux protestants, le droit d’avoir des écoles primaires et normales séparées et subventionnées par l’État. Les paroissiens de Saint-David s’opposent à cette loi (comme ailleurs au Québec) et en particulier à l’obligation de payer une taxe scolaire. L’opposition a été longue et pénible au point qu’en 1856 on fait appel à une milice de Québec pour maintenir l’ordre. Le temps finit par arranger les choses et des écoles sont ouvertes dans tous les arrondissements.
Pour répondre aux besoins de l’éducation et de l’instruction des jeunes filles, monsieur le curé Moreau fait construire un couvent qui a ouvert ses portes en 1877. La direction de celui-ci est prise par cinq religieuses qui faisaient partie de la communauté des filles de la Vénérable Mère Rivier de Bourg Saint-Andréol, Ardèche, diocèse de Viviers en France.
La réforme de l’éducation de 1967 a amené la fermeture des écoles de rang et du couvent. Depuis 1968, tous les élèves de niveau primaire de Saint-David sont regroupés à la nouvelle école Mgr Brunault située sur la rue de la Rivière-David.
Pour en savoir plus, le livre « Histoire de Saint-David d’Yamaska » est disponible à la bibliothèque Laure-Desrosiers.